Sur les conseils de Sabrina, j’ai regardé -2h30 durant, oui c’est très long- The Corporation.
J’ai eu un peu peur au début, mais c’est juste passionnant ! On peut le visionner librement sur Internet. Le site est aussi une bonne base d’informations.
Ce documentaire dresse un portrait amer des entreprises et dénonce la course au profit des grandes (et moins grandes) firmes.
Beaucoup de spécialistes sont interviewés comme Naomi Klein, Milton Friedman, Noam Chomsky, mais aussi des PDG comme Hank McKinnell (patron de Pfizer), Sam Gibara (patron de Goodyear), ou Ray Anderson (patron d’Interface). Des courtiers, des professeurs à l’université et des journalistes interviennent également.
Les auteurs du documentaire, Mark Achbar et Jennifer Abbott, se sont inspirés du livre de Joel Bakan : The Corporation: The Pathological Pursuit of Profit and Power.
Le début du documentaire commence avec la liste des symptômes que l’on pourrait identifier si une entreprise était une personne. La conclusion est sans appel : elle serait psychopathe !
Les exemples de la course au profit pleuvent : les vêtements fabriqués dans des conditions inhumaines dans les sweatshops sud américains, ou dans les ateliers indiens pour quelques cents de l’heure, les nombreux scandales de Monsanto (l’agent orange, les hormones injectées aux vaches pour qu’elles produisent plus de lait, les pesticides)… Quand un PDG explique qu’une usine Nike est considérée comme une bénédiction dans des régions défavorisées (prétextant que les ouvriers affamés peuvent enfin gagner de quoi nourrir leur famille), Naomi Klein rappelle que ces travailleurs font rarement 3 repas par jour et n’ont donc pas les moyens de soutenir l’économie locale.
Le constat est plutôt mauvais : satisfaire encore et toujours les actionnaires, en s’obligeant à avoir des résultats immédiats et bénéfiques, pousser les entreprises à mener des politiques qui ne peuvent pas être en accord avec le développement durable.
Malgré tout, on trouve dans ce film des petites lumières, comme Ray Anderson (PDG d’Interface). Il raconte comment sa conscience de l’environnement s’est réveillée, après la lecture d’un livre (L'écologie de marché de Paul Hawken). Il a été marqué par une phrase : La pollution est la mort de la naissance. De plus, 30 millions d’espèces partagent la biosphère avec nous. On ne peut pas se permettre de détruire des écosystèmes pour nos besoins artificiels.
Depuis 1995, Interface (leader mondial de fabrication de tapis), a réduit son empreinte écologique d’un tiers. Son but est d’être entièrement renouvelable d’ici 2020.
Le mot de la fin est donné à Michael Moore : « les grands patrons pensent que les gens regardent des films engagés mais n’agiront pas, parce qu’on leur a ramolli le cerveau. Ça n’aura aucune incidence. Je suis convaincu qu’une poignée de gens va se lever de son canapé ou sortir de la salle de cinéma et faire quelque chose, pour remettre ce monde entre nos mains. »
Un livre, un thé et des petits gâteaux 